Le logement « abordable » est directement issu de la notion anglo-saxonne "d’affordable house". Littéralement, le logement qu’un ménage peut "se permettre" d'acheter ou de louer, sans mettre en péril son pouvoir d’achat quotidien. Il commence bien notre alphabet... Comme toute politique publique de l'habitat qui devrait, d'abord, rendre suffisamment de logements « Abordables ». Pour y parvenir, il faut d'abord s'assurer que tout le monde puisse rembourser ses mensualités d'emprunt ou payer son loyer. Et ne pas oublier les charges, notamment en copropriété, les impôts locaux et les dépenses d’éclairage et de chauffage. La charge, aussi appelée le taux d’effort, c'est-à-dire la part de revenus qu'un ménage dépense pour habiter quelque part est considérée comme trop lourde au-delà de 30% . C’est d’ailleurs peu ou prou la limite au-delà de laquelle les banques ne prêtent plus.
Fabriquer des logements abordables est devenu une obsession des différents gouvernements depuis plus d’une décennie, comme un aveu d’impuissance face à un marché qui ne se régule pas seul et dont les prix en hausse permanente excluent de plus en plus de ménages des zones qu’ils convoitent car c'est là que se trouvent les emplois. Plusieurs dispositifs organisent la production de ces logements plus ou moins « abordables », plus ou moins accessibles, un autre A . Le logement social en est un et la France dispose d’un stock de HLM de 5,5 millions pourtant, insuffisant : ceux qui sont bien situés sont occupés, les autres parfois ne trouvent pas de locataire. Les logements intermédiaires créés en 2014 par la loi ALUR appartiennent à de grandes foncières qui les louent à des tarifs plafonnés. D’autres systèmes se mettent en place comme l’intermédiation locative ou le "bail réel solidaire". Ces montages parfois complexes, qui exigent plusieurs acteurs, fractionnent la propriété dans le temps ou dans l'espace font baisser le coût d’accès au logement. Ils sont encore trop expérimentaux, ou pas assez connus pour faire du logement en France un bien « abordable ».