Les chroniques d’architecture ont publié deux lettres d’humeur, celle de Francis Soler et celle de Rudy Ricciotti. Tous deux ont reçu le Grand Prix national d’Architecture. À leur suite, Paul Chemetov détaille ce qui fâche dans l'actuelle condition des architectes et le travail qui leur est demandé.
Si tous les Grand Prix disaient ce qui les insatisfait dans leur vie, leur situation dans la société, les projets qu’ils dessinent et ceux qu’ils construisent, nous aurions sans doute un diagnostic irréfutable et nous verrions que, par-delà la lutte de tous contre tous qui découle de la forme actuelle des consultations, nos maux sont partagés et que ce que nous proposons aurait sens, nous l’espérons, pour les pouvoirs publics et les investisseurs privés.
Tout récemment, François Leclercq et Laurent Girometti ont remis à Emmanuelle Wargon, ministre du Logement, un rapport sur le logement et ce qu’il devrait assurer. Le confinement a mis en lumière les insuffisances de bien des habitats, privés d’espaces extérieurs praticables et de surfaces intérieures capables d’offrir à chacun l’intimité de la chambre à soi chère à Virginia Woolf et des espaces de la vie commune conçus avec une attention nouvelle, attention portée notamment aux salles de bains comme aux cuisines, prenant jour par des fenêtres et à la ventilation naturelle de logements qui ne seraient pas mono orientés.
Son diagnostic vient confirmer et préciser le rapport Lemas sur la qualité des logements sociaux, comme le discours de la ministre de la Culture, l’étude d’IDHEAL ou les intuitions de celle initiée par l’Ordre des Architectes...