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Une exposition qui imagine un nouveau demain

LE PARISIEN, PHILIPPE BAVEREL

Sous le titre on ne peut plus évocateur « Et demain, on fait quoi? », le pavillon de l'Arsenal* présente jusqu'au 6 septembre, les contributions imprimées sur de grandes affiches qu'il a reçues sur son site web depuis le 16 avril. Rédigés par des architectes, ingénieurs, paysagistes, promoteurs, urbanistes, etc., ces textes constituent autant de boîtes à idées fourmillant de propositions pour le monde d'après le coronavirus. Logement, transports, environnement et climat constituent les principaux thèmes abordés.

Claire Flurin, directrice recherche et développement de Keys Am et Catherine Sabbah, déléguée générale d'IDHEAL, livrent notamment le fruit de leur réflexion après deux mois de confinement : « La cuisine est-elle vraiment utile quand tout le monde dîne dehors ou se fait livrer ? La réponse est oui. Avec une fenêtre et des portes ? Oui. Faut-il que le logement dispose de surfaces supplémentaires où s'isoler ? Encore oui. Peut-on vivre confortablement dans des micro-appartements ? En aucun cas. ».

Locataire pendant dix ans d'un studio de 15 m2 dans le XVe, Théophile, 31 ans, n'en disconvient pas: «habiter une si petite surface vous conduit à n'y être que la nuit pour dormir. Et à passer vos journées à travailler au café ou en bibliothèque». Lorsque ce doctorant en anthropologie a dû partir poursuivre ses recherches en Ecosse, il fut très surpris de constater que «pour le même loyer, 600 € par mois, j'ai pu louer un trois pièces de 60 m2 à Aberdeen! Il m'a fallu plusieurs mois pour apprivoiser l'appartement et notamment utiliser le salon», confie-t-il. De retour à Paris depuis la mi-mars, il a préféré se réinstaller chez ses parents, propriétaires d'un logement de 80 m2.

«L'espace public doit d'abord prendre en compte les piétons (que nous sommes tous) et les vélos. Et ensuite organiser les circulations motorisées dans les artères qui le permettent», affirme l'architecte Elise Arnoux, associée de l'agence Urbanica.

En reconversion dans une école d'informatique, Florian, 28 ans, estime que «la situation des piétons s'est améliorée à Paris depuis dix ans». Et de citer «la piétonisation des Champs-Elysées un dimanche par mois ou de la voie Georges Pompidou». Cycliste, il plébiscite l'élargissement de la piste cyclable rue de Rivoli qu'il emprunte chaque matin pour aller en cours.

«La crise du Covid-19 rend indispensable la démultiplication des jardins, terrasses, balcons, individuels et collectifs. Il s'agit de planter partout où cela est possible», estiment les architectes Guillaume Sibaud et Olivier Raffaelli.

Guide-conférencière, Aurélie qui habite le XIe, ne l'envoie pas dire: «Créer plus d'espaces verts en ville, ça fait des années qu'on en parle mais on ne voit pas grand-chose venir...» Avant de se raviser: «A Paris, il y a un peu plus de verdure qu'il y a dix ans. Même les réalisations les plus minimes comptent, comme les pelouses sous les rails du tramway ou les fleurs que les riverains plantent au pied des arbres sur les boulevards...»