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Vers un nouveau dispositif pour l'immobilier locatif neuf

LE POINT, LAURENCE ALLARD

C’est chaque fois la même chose ! À son arrivée au pouvoir, auréolé de ses certitudes, le gouvernement annonce qu’il va supprimer les avantages fiscaux attachés à l’investissement dans la pierre. Et trois ans plus tard, devant l’aggravation de la pénurie de logements, il décide d’en recréer un à sa sauce. Le gouvernement Castex n’échappe pas à la règle. Alors qu’elle avait décidé l’an dernier de raboter la réduction d’impôt sur le revenu liée au dispositif Pinel pour tous les investissements réalisés en 2023 et 2024, Emmanuelle Wargon, la ministre du Logement, a annoncé réfléchir à un nouveau dispositif applicable à partir de 2023. Une manière de tuer dans l’œuf les baisses annoncées ! La réduction d’impôt dite Pinel devait diminuer après le 1 er janvier 2023 de 21 à 17,5 % du montant investi pour un engagement de location de douze ans, de 18 % à 15 % pour neuf ans et de 12 % à 10,5 % pour six ans. Puis respectivement à 14, 12 et 9 % pour tout achat après le 1er janvier 2024.

Les taux actuels seraient conservés dès lors que le bien satisferait des conditions environnementales et surtout, fait nouveau, des standards en matière de confort. « Il n’est pas raisonnable de laisser l’ajustement des prix se faire par la baisse de la hauteur sous plafond, une diminution de la taille des chambres ou l’absence de lumière traversante » estime Emmanuelle Wargon, qui s’appuie sur les conclusions d’une étude de l’Institut des hautes études pour l’action dans le logement (IDHEAL) portant sur 1 703 logements livrés entre 2000 et 2021 par 24 promoteurs et bailleurs sociaux. Les appartements franciliens auraient perdu en moyenne 10 m2 pour les 4-pièces (passés à 89,20 m2), 2,5 m2 pour les 3-pièces à 63,4 m2 et 2,8 m2 pour les 2-pièces à 43,1 m2. La moitié des logements n’auraient qu’une seule exposition, ce qui nuirait à la luminosité et à la ventilation.